La faute à l’odeur de savon noir dans la maison, aux fenêtres grandes ouvertes pour faire sécher le carrelage et au widget météo.
Dernière overdose de lumière avant la drache.
Pilote automatique. Soudain, poser pied à terre, attraper l’appareil à la ceinture, retirer le con de cache objectif QUI EST TROP PUTAIN DE CASSE PIEDS À ENLEVER AVEC DES GANTS BORDEL.
S’arrêter va être gonflant. Tant pis — ne pas le faire, sauf contrainte.
Traverser l’île et ses ponts, dépasser passants et paresseux.
Le ciel donne tout ce qu’il a.
Peiner à raccrocher l’appareil à la ceint… OH PUTAIN MAIS NE FREINE PAS DE L’AVANT QUAND TU N’AS QU’UNE MAIN SUR LE GUIDON CON DE CON.
Fausse alerte — voir ta vie défiler devant tes yeux et te dire que tout ça n’est pas bien grave finalement.
Note plus tard : lâche les deux mains. Une, c’est ni fait ni à faire.
Débarrassées du trafic des jours ouvrées, les routes secondaires deviennent des terrains de jeux pour cyclistes.
Les bourgades des bords de Loire prennent des allures de personnes âgées pendant la sieste — P’têt’ ils sont morts ?
En situation de circulation, l’autoportrait vire à la diapo du Code de la Route :
Je pose une main sur le guidon au risque d'osciller
J'enfile un gilet jaune et un casque de protection en roulant
Yolo
Chaque pont est un poing dans la gueule version Fight Club — Putain ça fait du bien.
De retour vers l’Ouest, affrontement avec le soleil.
Encore un pont. Encore un cadeau. Un face à face.
À défaut de vent, les haies bordant les champs affrontent elles aussi le soleil.
À l’approche du panneau NANTES
, les arbres fignolent le serpentin de la piste en le tapissant de feuilles mortes pour brouiller ses contours.
Au bord du fleuve et loin des foules, les badauds badinent, leurs bouilles baignées de beauté.
En ville, chacun trouve sa place pour buller sans forcer.
Croisé plus tôt, rehaussé d’une étroite terrasse en bois rongée par la pluie, un vieux muret trouve le mot de la fin — rappel cordial.
LE MONDE BRÛLE