Pour ton week-end !
Un simple texto peut changer la saveur d’un week-end. Celui de la première semaine après la bascule. Celle où tu t’es dit quinze fois par jour dans ta tête : OH MON DIEU ON VA TOUS MOURIR À COMMENCER PAR MOI-MÊME.
Sur place, il n’y a pas que des visages, des yeux. Il y a aussi des couvertures, parfois des pissenlits et des fleurs sauvages qui se dressent entre le sol ciré et les murs blancs. Elles te surprennent.
Certaines se cachent. Peut-être pleurent-elles.
Puis il y a celles qui ne se cachent pas. Qui parfois font les malines devant les autres — les vraies.
Très vite, le vigile a compris ton p’tit jeu — tu as déclenché une fois de trop dans sa direction, il n’a pas aimé.
Hocher la tête. Faire quelques pas. Pivoter. Chercher un autre point de vue.
Le vigile a compris : tu viens les voir elles, certes, mais elles n’ont d’intérêt qu’avec les autres — les vraies.
Tu tournes autour. Tu cherches. Tu hésites. Colles l’œil dans le viseur, te ravises, te déplaces, redresses l’appareil, déclenches, t’échappes.
Ailleurs, une silhouette garde une silhouette.
Tu fais comme tout le monde : les photographier à bombe de balle sans qu’elles s’en rendent compte — comment le pourraient-elles ? Parmi les autres — les vraies — qui parfois te lâchent un regard alors qu’elles ne font partie que du décor.
La scénographie t’aide parfois à planquer les vraies pour te concentrer sur elles.
Mais elles sont la raison de la présence des autres — les vraies –, qui font la même chose que toi, et toi qu’elles : contempler celles qui se donnent en spectacle.
Si tu pouvais, tu les serrerais toutes dans tes bras, elles et les autres — les vraies. Mais le vigile te piste un peu trop sérieusement. Alors tu voles une dernière image et tu dégages. Tu reviendras.