Dans les années 60, au retour d’une mission de maintien de la paix en Afrique, les soldats indonésiens impliqués se voient offrir par leur gouvernement une Vespa flambant neuve. C’est quand même plus sympa qu’une médaille. C’est ainsi que l’histoire d’amour entre le scooter italien et ce pays a commencé.
Cinquante ans plus tard, des passionné·e·s timbré·e·s démontent les carcasses délabrées des vieux scooters pour en faire des ovnis.
Une seule contrainte: l’engin doit être propulsé par un moteur de Vespa. Le reste — le nombre de roues, la taille, la déco — est à la discrétion du bidouilleur. Plus c’est voyant et incongru, mieux c’est. Le kiff, la liberté et les potes: voilà le plus important. 1
Une arène. Anachronique. Celles et ceux qui y tournicotent semblent voué·e·s à deux morts certaines: culturelle, et physique. Les plus vieux guerriers en ont conscience. Les autres peut-être moins. Qu’importe: le kiff, la liberté et les potes. Voilà le plus important.
À Nairobi, capitale du Kenya, les boda boda (taxis motos) personnalisent leurs montures pour se distinguer les uns des autres, espérant ainsi attirer plus de client·e·s.
Un détail manque pourtant — manquait: le costume en accord avec la déco de leurs bécanes. En 2015, le photographe Jan Hoek et le styliste Bobbin Case s’associent pour relooker 7 d’entre eux (et leur faire prendre la pose). Les 7 Élus ont vu leur chiffre d’affaires augmenter en portant ces tenues. Ils les ont donc gardés.
Quatre roues font voyager le corps, deux roues font voyager l’âme.