Il y a un plaisir particulier à être spectateur d’un film d’animation en stop motion 1 : celui d’être face à de l’artisanat. Moins prétentieux que l’art, fait avec amour, fruit de mains bricoleuses et d’esprits inventifs.
Il est des films qui sont très très peu diffusés en salle : les court-métrages, d’animation ou non. Il y a un peu plus de vingt ans, au milieu d’une soirée programmée par le cinéma de quartier de la tranquille ville de banlieue qui m’a vu naître et grandir, alors que je cherchais à nourrir ma cinéphilie naissante et brouillonne, une merveille de trente minutes a défilé à l’écran.
L’histoire ? Un prétexte pour nous faire évoluer dans un monde qui chatouille notre perception de l’espace et des volumes.
Ce truc est resté gravé dans ma tête. Par contre, ni le nom du film ni son réalisateur n’ont résisté au temps. Alors, vingt-cinq ans après un premier visionnage, remettre la main dessus a nécessité quelques requêtes assez surréalistes dans plus d’un moteur de recherche pour tomber une toute juste décente copie numérique.
court-métrage animation plat
court-métrage papier plat
flat paper short film
Si vous avez 30 minutes devant vous, prenez le risque.
Flatworld (1997) est l’œuvre de Daniel Greaves. Pour financer un tel projet, ses producteurs de l’époque ont braqué une banque et la BBC. Parce que ce petit bijou a demandé du temps, de l’argent et du talent par quintaux entiers.
Daniel a réalisé des caisses de publicité, quelques court-métrages d’animation, dont le très réussi Manipulation en 1991 (6 ans avant Flatworld).
Esprit inventif et mains bricoleuses. Exactement.
animation image par image↩︎